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Du kulte selon Bou
18 mai 2008

La femme sans tête de Lucrecia Martel

La_femme_sans_t_te

Festival de Cannes - En compétition

Synop : Veronica est au volant de sa voiture quand, dans un moment de distraction, elle heurte quelque chose. Les jours suivants, elle semble disparaître, doucement étrangère aux choses et aux personnes qui l’entourent. Subitement, elle avoue à son mari qu'elle a tué quelqu'un sur la route. Ils retournent ensemble sur les lieux de l’accident mais n’y découvrent que le cadavre d’un chien. Alors que ce mauvais épisode paraît clos et que la vie reprend son cours, un cadavre est découvert...

    A l’occasion de la présentation en Compétition de La Mujer Sin Cabeza, la réalisatrice argentine Lucrecia Martel, l'actrice María Onetto ainsi que les producteurs Agustin Almodovar, Enrique Piñeyro, Veronica Cura et Marianne Slot ont répondu aux questions des journalistes. Extraits choisis.

Lucrecia Martel sur la construction du film :
"Pour moi, le cinéma est un processus de pensée qui va refléter des émotions physiques. Pour construire ce film, il fallait qu'il y ait plusieurs strates, plusieurs éléments qui se combinent pour refléter l'état général de ce personnage qui semble flotter. J'ai fait un travail sur le son et la construction et j'ai également travaillé sur la profondeur de champ et l'image. Il ne s'agit pas ici de partager des émotions directement avec le spectateur, il faut que l'ensemble soit suggéré par la construction même du film, qu'on puisse percevoir ce qu'il se passe dans la tête du personnage grâce au film lui-même."

Lucrecia Martel sur l'absence de traduction pour certains dialogues :
"Je pense qu'il y a des films qui peuvent être de nationalités différentes et qu'on peut partager même si on ne comprend pas la langue. Le film est fait de différentes strates, il y a beaucoup de petits dialogues que nous n'avons volontairement pas traduits pour ne pas surcharger le son et pour que ça reste audible. En fait, ces petits dialogues font partie de la bande-son elle-même. Il n'y avait pas nécessité de les traduire. Tout n'est pas traduisible de façon intégrale dans ce film."

Agustin Almodovar sur le lien qui l'unit à Lucrecia Martel :
"On avait déjà produit La Ciénaga de Lucrecia Martel. Ce qui m'a plu, c'est à la fois la personnalité de la réalisatrice et tous les éléments du film. Nous aimons le cinéma dans toute sa complexité, le fait de se confronter à des films, et évidemment ça inclue aussi le fait d'être actif émotionnellement dans la production. Nous étions fascinés par ce style de film, par cette chorégraphie qui parcourt le film. Pour nous, c'est une réalisatrice très singulière qui a créé un cinéma absolument fascinant et essentiel. Nous savons aussi que le cinéma de Lucrecia Martel est un cinéma difficile pour le public. Je suis en quelque sorte son agent de promotion particulier. Après La Ciénaga, on avait très envie de produire d'autres films de Lucrecia Martel et donc on a créé une relation professionnelle dont nous sommes très satisfaits. On espère que ça continuera."

Lucrecia Martel sur l'influence d'Antonioni :
"Il y a cette influence, mais pas de manière évidente. Les grands cinéastes sont importants pour tous les réalisateurs, c'est un peu comme le Christ pour la civilisation occidentale. Mais je ne souhaitais pas m'inspirer directement du cinéma d'Antonioni."

Lucrecia Martel sur l'écriture des dialogues :
"Pour moi, c'est très simple. Si on passe deux minutes avec ma mère qui a un petit côté inquiétant et qui aime beaucoup parler, je peux dire que 95 % de mes dialogues sont des dialogues volés de cette façon. J'ai donc une pratique de 40 ans de ces petits dialogues avec ma mère."

Lucrecia Martel sur le choix du format :
"J'ai eu un petit problème de frustration dans ma vie. Il y a eu une déviation dans ma carrière. Je devais au départ être médecin, ce qui fait que j'entretiens une relation quasi-médicale avec la caméra. Je n'ai pas utilisé le format du cinémascope pour La Niña Santa. C'est très récemment que j'ai décidé de l'adopter non pas pour filmer des paysages mais parce que je trouve que c'est un format idéal pour approcher les corps, le physique. On avait plusieurs scènes dans le film - les scènes dans le lit, dans la maison - qui le permettaient."

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