Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Du kulte selon Bou
15 mai 2008

Entre les murs de Laurent Cantet

Entre_les_murs

Festival de Cannes - En compétition

Synop : François est un jeune professeur de français d’une classe de 4ème dans un collège difficile. Il n’hésite pas à affronter ses élèves dans de stimulantes joutes verbales. Mais l’apprentissage de la démocratie peut parfois comporter de vrais risques...

Laurent Cantet aime le social ... En effet, on lui doit Ressources humaines (1999), un film froid et brutal sur le monde du travail ...
Il a fait ses débuts en tant qu'assistant réal sur un Marcel Ophuls : Veillées d'armes (1994)

    Pour la traditionnelle conférence de presse, Laurent Cantet, réalisateur de Entre les murs, présenté ce samedi en Compétition, était entouré du romancier, scénariste et acteur François Bégaudeau, des productrices Caroline Benjo et Carole Scotta, du scénariste Robin Campillo ainsi que des acteurs Frédéric Faujas, Anne Langlois et Jean-Michel Simonet.

Laurent Cantet sur son souhait d’adapter le roman de François Bégaudeau :
"J’avais le sentiment que l’école était un des endroits où se fabrique la société. Je m’apprêtais à faire un travail de souris, qui allait se planquer dans un collège. Or, le livre de François apportait déjà cette matière-là. Dans mon projet initial, j’avais le même postulat de départ que François : l’envie de rester "entre les murs", en pensant que ce petit monde serait une caisse de résonance à tout ce qui se passe hors les murs. Le profil du prof représenté dans le livre synthétisait plusieurs personnages que j’avais envie de mettre en scène. François m’a rapidement paru le mieux placé pour interpréter ce professeur."

Laurent Cantet sur le travail de préparation :
"On a travaillé longtemps. Pendant toute l’année scolaire qui a précédé le tournage, on a animé un atelier dans le collège Françoise Dolto à Paris. Y venaient tous les élèves volontaires, de 13 à 16 ans. Pendant 3 heures par semaine, tout le monde s’est amusé à improviser sur des situations que je leur proposais, souvent en configuration de classe. Ca nous a permis d’apprendre à nous connaître, et aussi de faire un casting - pas au sens traditionnel. C’est un travail qui s’est fait à très long terme. Jusqu’au dernier moment, je ne savais pas qui tiendrait les rôles principaux."

Laurent Cantet sur la méthode de tournage :
"Le matin, quand on commençait la scène, François savait où il devait aller. Quelques acteurs de la scène savaient qu’ils devaient dire à un certain moment telle phrase qui me servirait de charnière dans l’avancée de l’histoire. Et puis François lançait le cours, comme s’il avait été vraiment en cours. On avait trois caméras qui captaient tout ce qui se passait. Il m’arrivait d’intervenir en demandant à un acteur de reprendre la scène, mais en y intégrant de nouvelles indications."

François Bégaudeau sur la liberté lors du tournage :
"Le dispositif facilite une certaine aisance : on faisait des prises assez longues, on avait le droit de se tromper, on avait une marge d’approximation sur la langue. Je savais quelle idée je devais développer, mais je ne connaissais pas la formulation, on n’était pas à la virgule près."

Robin Campillo sur la place de François Bégaudeau :
"La classe est un petit théâtre très particulier. François, c’est un délégué de la mise en scène, un peu comme un professeur est un délégué de la société dans la salle de classe. C’est lui qui organise la parole, c’est lui qui dirige. C’est pour ça qu’il paraissait évident que François interprète son propre rôle. C’est lui qui organise la fiction de l’intérieur de la scène. C’est ce qui rend ce dispositif un peu inédit."

François Bégaudeau sur la notion de jeu :
"Tous les matins, un prof se met en position "prof". Il y a quelque chose de très théâtral. On filme donc des gens, dont le réel consiste à jouer – élèves compris. C’est pourquoi ils sont si bons à l’écran : ils passent leur temps à jouer entre eux, et à jouer "à l’élève", certains aux "mauvais élèves", d’autres aux "bons élèves". C’est pourquoi le tournage a été si facile, si fluide : le jeu continuait."

Publicité
Publicité
Commentaires
Du kulte selon Bou
Publicité
Archives
  • 2008
Albums Photos
Derniers commentaires
Publicité