Che de Steven Soderbergh
Festival de Cannes - En compétition
Synop :
1RE PARTIE
Le 26 novembre 1956, Fidel Castro embarque pour Cuba avec quatre-vingts
rebelles. Parmi eux, Ernesto "Che" Guevara, un médecin argentin qui
partage avec Fidel Castro un même objectif : renverser le régime
corrompu du dictateur Fulgencio Batista. Le Che se révèle vite un combattant indispensable et intègre rapidement
les subtilités de la guérilla. Alors qu'il se jette dans la bataille,
le Che est adopté par ses camarades et par le peuple cubain. Ce film
retrace l'ascension du Che au cours de la révolution cubaine : d'abord
médecin, puis commandant et enfin héros révolutionnaire.
2E PARTIE
Au lendemain de la révolution cubaine, le Che est au sommet de sa
notoriété et de sa puissance. Il disparaît ensuite pour réapparaître
incognito en Bolivie, où il prépare un petit groupe de camarades
cubains et de recrues boliviennes à la grande révolution
latino-américaine.
La chronique de cette campagne bolivienne est une histoire de ténacité,
de sacrifice, d'idéalisme et de guérilla qui finira par échouer,
entraînant la mort du Che. A travers cette histoire, nous comprenons
mieux pourquoi le Che demeure un symbole d'idéalisme et d'héroïsme dans
le coeur des gens à travers le monde.
Steven Soderbergh qu'on ne présente plus ... Il a réalisé entre autre : Sexe, mensonges et vidéo (palme d'or 1989 & Prix de la critique internationale), Eros et Bubble ...
Toute l’équipe de Che s’est retrouvée en salle de
conférence de presse pour répondre aux questions des journalistes.
Etaient présents : le réalisateur Steven Soderbergh, les acteurs
Benicio Del Toro, Franka Potente, Julia Ormond, Catalina Sandino
Moreno, Demián Bichir, Santiago Cabrera, Jorge Perugorría et Rodrigo
Santoro, le conseiller historique Jon Lee Anderson, le scénariste Peter
Buchman et la productrice Laura Bickford. Morceaux choisis.
Steven Soderbergh sur son intérêt pour le Che :
"Cuba n’était pas ce qui m’intéressait le plus. J’ai préféré centrer
le film sur le personnage du Che, parce que sa vie est l’une des plus
fascinantes depuis un siècle. En l’évoquant, nous avons décidé de
mettre l’accent sur la Bolivie, car c’est un aspect méconnue. Mais si
je ne montre pas ce qu’il s’est passé au préalable à Cuba, je ne peux
plus placer la Bolivie dans son contexte. Dès lors, il y a beaucoup
d’allers-retours dans l’histoire pour comprendre les raisons pour
lesquelles le Che a estimé nécessaire d’aller en Bolivie."
Benicio Del Toro sur la préparation pour ce rôle :
"Le résultat n’est pas le fruit de mon imagination. J’ai beaucoup
lu, rencontré des personnes qui l’ont connu… Je me suis penché sur les
côtés positifs et négatifs du personnage. J’ai examiné le plus grand
nombre de photos possible sur lui. Adolescent, je ne savais pas grand
chose du Che, à part la mauvaise image qu’il véhiculait. Puis j’ai vu
dans une librairie une photo de lui où il affichait un sourire très
chaleureux, très humain. Je me suis dit que quelque chose clochait avec
l’idée que je m’en faisais… A partir de là, je m’y suis intéressé de
manière plus approfondie : les gens qui l’avaient côtoyé, cet amour
qu’on lui portait. Je voulais en savoir plus sur l’être humain. Je me
suis rendu à Cuba où tout le monde l’adore. J’ai beaucoup de respect
pour le Che."
Laura Bickford sur les valeurs du Che :
"Ce qui nous a intéressés, c’est son idéalisme. Ses valeurs peuvent
être partagées par tous quelques soient les convictions politiques. La
façon de faire véhiculer ces valeurs est au centre du débat, débat qui
peut se poser dans tous les pays."
Steven Soderbergh sur le style film :
"Nous avons essayé de vous donner une idée de ce que cela
représentait d’être proche de ce personnage. Les scènes ont été
choisies uniquement sur cette base. On voulait cerner le personnage. Il
y a une trame et une motivation d'en apprendre davantage sur le Che.
Car chacune de ses actions avait une signification."
Steven Soderbergh sur le choix de l'espagnol pour les dialogues :
"On ne peut pas faire un film crédible sur le Che dans une autre
langue que l’espagnol. J’espère, à l’avenir, que l’on pourra faire des
films sur une culture et les tourner dans sa langue spécifique, que
cette sorte d’impérialisme culturel de l’anglais va s’estomper. Certes,
le public américain n’aime pas les sous-titres, mais il aime encore
moins les films doublés.
Steven Soderbergh sur la durée du film :
"Si vous vouliez placer le film dans son contexte, il fallait qu'il
dure un certain temps. Après, la question de la sortie du film en deux
parties est actuellement débattue avec les distributeurs dans le monde.
Voilà ce que j’aimerais faire : pour la première semaine
d’exploitation, je voudrais que le film soit présenté dans sa version
intégrale et, les semaines suivantes, qu'il soit présenté en deux
parties avec un petit programme explicatif. Ce serait un événement
intéressant."
Benicio Del Toro sur le fait de jouer dans sa langue maternelle :
"Je pensais que ce serait plus facile. Mais je parle un espagnol de
Puerto Rico, pays que j’ai quitté à l’âge de 13 ans. Mon espagnol donc
est resté à ce niveau alors que le Che était un intellectuel avec une
richesse de vocabulaire très élevée. J’ai essayé de m’exprimer dans un
espagnol pas trop rigide."
Jorge Perugorría sur la perception du Che à Cuba aujourd’hui :
"De cinq à douze ans, tous les matins, je me levais et, devant le
drapeau, je me disais : "Je serai comme le Che !" . Et encore
aujourd’hui, les enfants disent cela à Cuba. Le Che est un exemple, un
être humain capable de se sacrifier, quelqu’un qui a tout abandonné
pour se dédier, corps et âme, à une lutte en faveur de l’égalité."